Par Vincent Carter

De nouvelles informations obtenues par Congo Intelligence.com auprès de sources politiques bien introduites à Kinshasa évoquent un possible remaniement ministériel majeur dans les prochains jours. Selon ces sources, le président Félix Tshisekedi envisagerait de former un gouvernement de salut public, incluant pour la première fois un membre de l’opposition radicale.

Parmi les noms évoqués, celui de Martin Fayulu, président de l’ECiDé et figure centrale de l’opposition congolaise depuis la présidentielle de 2018, serait pressenti pour occuper le poste de Premier ministre.

Un virage politique majeur avant le dialogue de Lomé ?

Toujours selon nos informations, cette initiative serait liée aux préparatifs du dialogue de Lomé prévu pour janvier 2025, dialogue voulu par plusieurs organisations internationales, les Églises et une large partie de la classe politique congolaise.

Le chef de l’État chercherait, selon nos sources, à montrer un geste d’ouverture afin de :

  • réduire les tensions politiques internes,
  • répondre aux appels à la décrispation,
  • et préparer un terrain plus consensuel avant les grandes discussions.

Objectif : un “gouvernement élargi” pour apaiser la crise

Les partisans de cette stratégie estiment qu’un gouvernement de salut public pourrait :

  • rassembler majorité, opposition et société civile,
  • restaurer la confiance dans les institutions,
  • éviter de nouvelles tensions à l’approche du cycle électoral de 2028.

D’autres y voient une tentative d’anticipation face à un climat socio-politique fragile, marqué par l’insécurité à l’Est, plusieurs crises économiques et des divisions au sein même de l’Union sacrée.

Silence total du côté officiel

Ni la Présidence ni l’entourage de Martin Fayulu n’ont, à ce stade, confirmé ou commenté ces informations.
Interrogés, plusieurs ministres affirment “ne pas être au courant”, tandis que certains proches du pouvoir reconnaissent qu’un “réaménagement du paysage politique” est possible.

Du côté de l’opposition, quelques cadres de l’ECiDé rappellent que Fayulu a toujours réclamé la vérité des urnes, laissant planer le doute sur son éventuelle participation à un gouvernement dirigé par Tshisekedi.

Un jeu politique en pleine recomposition

Si ces informations se confirmaient, elles constitueraient l’un des plus importants virages politiques depuis 2019, symbolisant une tentative de rapprochement entre deux figures longtemps opposées.

En attendant, l’incertitude demeure. Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si Kinshasa évolue réellement vers une transition politique consensuelle… ou si ces rumeurs resteront au stade de spéculations.