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Par Jean-Luc Kienge et le (C.I.C) Le Centre d’Intelligence Congolais.
Washinghton : Octobre 2025.
Alors qu’il avait adopté un ton ferme à l’encontre du Rwanda et de son président Paul Kagame, le président congolais Félix Tshisekedi surprend par un revirement diplomatique majeur. Confronté à une impasse militaire, un isolement croissant sur la scène internationale et une perte de crédibilité intérieure, Tshisekedi tend désormais la main à celui qu’il avait récemment comparé à Hitler. Cette volte-face soulève des questions sur l’état réel du pouvoir à Kinshasa et les options restantes pour le président congolais.
Un tournant après l’escalade verbale
Il n’y a pas si longtemps, Félix Tshisekedi multipliait les déclarations hostiles contre son homologue rwandais. Dans des discours publics et devant des tribunes internationales, il accusait Kigali de soutenir les groupes armés dans l’est de la RDC et n’hésitait pas à s’en prendre directement à Paul Kagame, le qualifiant de « dictateur » et de « fauteur de guerre ».
Mais aujourd’hui, le ton a radicalement changé. « À aucun moment je n’ai affiché une attitude belliqueuse, quelle qu’elle soit à l’égard du Rwanda et de l’Ouganda », a déclaré Tshisekedi dans une allocution à peine voilée de remords. Cette posture tranche avec la rhétorique martiale des derniers mois et s’apparente à une demande de pardon diplomatique.
Une communauté internationale de plus en plus distante
La volte-face de Tshisekedi intervient alors que la communauté internationale, qui l’avait initialement soutenu dans sa lutte contre les forces rebelles à l’est du pays, semble désormais prendre ses distances. L’absence de résultats concrets, les violations des droits humains documentées et une diplomatie jugée incohérente ont fini par refroidir les partenaires internationaux, notamment les États-Unis et l’Union européenne.
En coulisse, plusieurs chancelleries s’interrogent sur la stabilité du régime et sur l’opportunité de continuer à soutenir un leadership considéré comme imprévisible.
La “paix des braves” rejetée par Kigali
Dans une tentative de désescalade, Tshisekedi a évoqué « une paix des braves » avec Paul Kagame, proposition qui a été sèchement rejetée par ce dernier. Le président rwandais, sans le nommer directement, a qualifié l’offre de Kinshasa de « distraction d’un homme dépassé par les événements », allant jusqu’à le qualifier, en parabole, de « fou qui danse au bord d’un volcan ».
Cette réplique cinglante confirme que la porte est désormais fermée à tout rapprochement bilatéral à court terme.
Quelle issue pour Félix Tshisekedi ?
Le président congolais semble de plus en plus isolé, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La défiance populaire s’amplifie, des factions au sein de l’armée remettent en cause sa stratégie, et la classe politique y compris certains anciens alliés se prépare déjà à l’après Tshisekedi.
Dans ce contexte, deux scénarios se dessinent :
- Une démission volontaire et un exil discret hors du pays, pour éviter l’humiliation d’une chute brutale ou d’éventuelles poursuites judiciaires liées à sa gestion sécuritaire et financière du pays.
- Une tentative de maintien au pouvoir coûte que coûte, au risque d’un chaos politique ou militaire, voire d’une arrestation dans un climat de règlements de comptes.
Conclusion : une sortie honorable encore possible ?
Félix Tshisekedi joue désormais ses dernières cartes. L’aveu implicite de faiblesse dans ses récents discours, son appel maladroit à la réconciliation avec Kagame, et l’érosion de ses soutiens le placent dans une position intenable. La fuite en avant n’est plus une option viable. Sa meilleure chance de sauver son honneur et peut-être sa liberté pourrait bien résider dans une sortie négociée, loin de Kinshasa.
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