Pour diffusion immédiate
Lualaba, 24 septembre 2024
Par Vincent Carter
L’Association Internationale des Survivants de la Torture et de l’Instrumentalisation de la Justice (AISTIJ) condamne avec la plus grande fermeté les informations faisant état — selon des témoignages locaux et des sources concordantes — d’un massacre ayant coûté la vie à plus d’une centaine de creuseurs dans les localités de Luilu et Musonoi (province du Lualaba). Selon ces témoins, de nombreux autres sont portés disparus et plusieurs familles auraient vu leurs moyens de subsistance confisqués de force.
Ces allégations pointent directement vers des responsabilités au sein de l’administration provinciale, et plus particulièrement vers la gouvernance de Mme Fifi Masuka Saini, gouverneure intérimaire de la province du Lualaba. Nous rappelons que Mme Masuka est bien identifiée comme l’autorité politique en charge de la province.
Face à la gravité des faits allégués, l’AISTIJ exige :
- L’ouverture immédiate d’une enquête internationale indépendante — menée par des organes compétents et neutres (experts internationaux, mécanismes des Nations unies, organisations de défense des droits humains) afin d’établir la vérité et d’identifier les responsabilités.
- L’implication urgente du HCR (UNHCR) et des ONG congolaises spécialisées dans la protection des populations et l’assistance aux victimes, pour garantir la sécurité, le soin et la prise en charge des survivant·e·s et des familles des victimes.
- La convocation immédiate à Kinshasa de Mme Fifi Masuka et de tous les responsables provinciaux et sécuritaires impliqués, y compris par l’autorité compétente à Kinshasa (procédure que nous demandons soit conduite par Jaquemin Shani), pour que soient apportées des explications publiques et transparentes.
- La préservation et l’accès sécurisé aux lieux, aux corps et aux éléments de preuve afin qu’un examen médico-légal indépendant puisse être réalisé sans entrave.
- La suspension provisoire de toute autorité suspectée de participer à des actes d’intimidation, de pillage ou de dépouillement des biens des populations en attendant les conclusions de l’enquête.
L’AISTIJ rappelle que la protection des civils et la recherche de la vérité sont des obligations internationales : quand des centaines de vies civiles sont en jeu, la communauté internationale et les institutions congolaises ne peuvent rester passives. Nous demandons par conséquent aux missions diplomatiques, aux organisations internationales présentes en RDC et aux médias indépendants de soutenir et de suivre attentivement ce dossier.
Nous publions ce communiqué dans l’intérêt de la transparence et de la protection des victimes. L’AISTIJ mettra tout en œuvre pour documenter les faits, soutenir les familles et exiger que justice soit rendue, quelles que soient les positions politiques des personnes mises en cause.
Contacts presse :
Vincent Carter — AISTIJ( Association Internationale des Survivants de la Torture et de l’Instrumentalisation de la Justice)
Email : congointelligence@gmail.com