Par Vincent Carter
Une stratégie d’élimination des rivaux avant 2028
Depuis plusieurs mois, une dynamique inquiétante se dessine dans les cercles du pouvoir congolais : celle d’un président qui ne tolère plus aucune alternative crédible à sa succession. Après avoir « neutralisé » Vital Kamerhe, son allié de circonstance devenu gênant, Félix Tshisekedi orienterait désormais ses projecteurs vers Moïse Katumbi, perçu comme l’opposant le plus dangereux à la veille des prochaines échéances électorales.
Mais selon plusieurs observateurs, l’étau ne s’arrêterait pas là. D’autres figures comme Jean-Pierre Bemba, Ève Bazaiba et leurs alliés seraient également dans le viseur, afin d’empêcher tout contre-poids politique ou électoral. L’image choc, qui circule dans les discussions de la classe politique, est celle d’un pouvoir prêt à « exposer » ces rivaux dans l’arène du Stade des Martyrs, lieu hautement symbolique de la démonstration de force à Kinshasa.
L’objectif : imposer une dauphine
Derrière cette stratégie, un plan plus large se précise : garantir la mise en orbite de Wagner Kayikwamba, dauphine désignée par Tshisekedi, comme héritière politique. Ce plan B viserait à parer à l’échec des manœuvres institutionnelles en cours — notamment la tentative de modification constitutionnelle.
Faute de réussir à imposer un mandat illimité de 7 ans par suffrage indirect via un parlement gangrené par la corruption, Tshisekedi miserait sur une succession contrôlée. Wagner Kayikwamba incarnerait alors le visage de la continuité, prête à protéger l’héritage du régime tout en neutralisant les ambitions des poids lourds historiques.
Constitution et Parlement : l’impasse des réformes
Le verrouillage constitutionnel reste l’obsession première. L’idée d’un passage de l’élection présidentielle au suffrage indirect via un parlement — qualifié par de nombreux analystes de « l’un des plus corrompus au monde » — est vue comme un raccourci vers une présidence à vie déguisée. Mais la résistance populaire, l’équilibre fragile entre factions politiques et la méfiance internationale bloquent cette option.
En conséquence, le régime cherche des voies parallèles : réduire à néant la concurrence politique, saturer l’espace médiatique et verrouiller les institutions sécuritaires et électorales.
Une République confisquée ?
Cette séquence révèle une trajectoire préoccupante : celle d’une République démocratique du Congo où l’alternance politique devient une illusion. Neutraliser Kamerhe, fragiliser Katumbi, menacer Bemba et Bazaiba : tout concourt à installer une logique d’élimination plutôt que de compétition démocratique.
Au-delà des calculs immédiats, la question centrale demeure : jusqu’où Tshisekedi est-il prêt à aller pour assurer son avenir politique et celui de sa dauphine ? Et surtout, la société congolaise acceptera-t-elle de voir son destin confisqué par un clan qui instrumentalise la peur et la répression au détriment du jeu démocratique ? bref :RDC : Après la neutralisation de Kamerhe, Tshisekedi vise Katumbi et prépare un verrouillage politique total et la pendaison publique au stade stade des Martyrs de JP Bemba, Eve Bazaiba, Lihau et Martin Fayulu pour coup d’État manqué