Par Vincent Carter

Selon plusieurs sources sécuritaires, le président congolais Félix Tshisekedi aurait décidé d’engager des mercenaires colombiens dans sa lutte contre la rébellion de l’AFC/M23. Mais qui sont ces combattants venus d’Amérique latine et quelle est leur réputation internationale ?

Les mercenaires colombiens, une réputation sanglante

L’histoire récente a montré que les mercenaires colombiens ne sont pas des inconnus sur la scène mondiale. Leur intervention dans différents conflits leur a donné une réputation internationale redoutable :

  • Haïti (2021) : dans la nuit du 7 juillet, le président Jovenel Moïse est assassiné dans sa résidence. Vingt-six mercenaires colombiens sont identifiés comme auteurs de l’opération. Leur brutalité a marqué les esprits.
  • Paraguay (2022) : le procureur Marcelo Pecci, en lutte contre le crime organisé, est tué par des sicaires colombiens alors qu’il était en voyage de noces.
  • Équateur (2023) : Fernando Villavicencio, journaliste et candidat à la présidentielle, tombe sous les balles de tueurs colombiens.
  • Soudan (2023–2025) : des mercenaires colombiens sont repérés aux côtés des Forces de soutien rapide (FSR), accusées de crimes de guerre au Darfour. L’armée soudanaise affirme avoir « neutralisé » plusieurs d’entre eux, dont un commandant d’élite. Des photos et vidéos de leur implication circulent largement.

Selon des enquêtes, plus de 1 700 Colombiens auraient été recrutés par la société A4SI, basée à Dubaï, pour combattre au Soudan. Ils participent également au transport clandestin d’armes, malgré l’embargo international.

Pourquoi Tshisekedi les engage-t-il en RDC ?

Face à la montée en puissance de l’AFC/M23, Tshisekedi miserait sur la brutalité et l’expérience des mercenaires colombiens pour tenter d’inverser le rapport de force.

Mais, selon plusieurs sources militaires, l’AFC/M23 n’est plus une simple rébellion. Avec une discipline accrue et une organisation militaire structurée, elle serait aujourd’hui capable de marcher sur Kinshasa.

Quels risques pour le peuple congolais ?

L’engagement de mercenaires étrangers pose plusieurs questions :

  • Sur le plan politique, il illustre l’isolement croissant du régime Tshisekedi, obligé de recourir à des combattants étrangers pour maintenir son pouvoir.
  • Sur le plan sécuritaire, il risque d’envenimer encore plus la guerre dans l’Est, en exposant les civils à de nouvelles violences.
  • Sur le plan symbolique, cela pourrait déclencher une colère populaire. Certains observateurs rappellent le sort des dirigeants corrompus du Népal, renversés par un soulèvement populaire.

Conclusion

En engageant des mercenaires colombiens, Félix Tshisekedi parie sur une stratégie militaire risquée et controversée. Mais la véritable inconnue reste la réaction du peuple congolais et la capacité de l’AFC/M23 à transformer sa progression militaire en marchant sur Kinshasa.

Affaire à suivre…