Par Vincent Carter
Le climat sécuritaire se dégrade dangereusement dans le Haut-Katanga. Selon plusieurs sources locales et régionales, une alerte générale a été lancée, mettant en garde les populations contre une presence des milliers des M23 dans le Haut-Katanga et risque d’une guerre ethnique.
Interdiction implicite de circuler après 18h
Dans certaines zones, il est fortement déconseillé de circuler après 18h si l’on ne maîtrise pas la langue tshiluba, communément appelée « ki-Kasaï ». Des témoignages indiquent que des personnes incapables de s’exprimer dans cette langue auraient été arrêtées, assimilées à des combattants du M23, et, dans certains cas, victimes d’actes de violence extrême.
Escadrons de la mort et répression ciblée
Des habitants dénoncent la présence d’escadrons de la mort, déjà envoyés par le passé pour mater les revendications des Katangais et des Swahilophones. Ces groupes seraient impliqués dans des pratiques de harcèlement, arrestations arbitraires et exécutions sommaires, ciblant en particulier les plus récalcitrants ou les individus dépourvus de moyens financiers.
La menace d’une avancée du M23
Sur le plan militaire, la situation reste tout aussi préoccupante. Pour les FARDC comme pour la population, la rumeur persiste : le M23 serait déjà déployé vers Kasenga, aux portes du Haut-Katanga. Une éventuelle percée vers Lubumbashi, Likasi et Kolwezi n’est pas exclue, ce qui alimente un climat de peur et d’incertitude.
Risque d’embrasement régional
Les sources régionales sont catégoriques : sans dialogue politique inclusif, le Haut-Katanga pourrait basculer dans une spirale incontrôlable. L’équilibre fragile entre communautés, déjà fragilisé par des années de tensions, menace de céder sous la pression des violences et de l’activisme armé.
Conclusion
L’heure est grave dans le Haut-Katanga. Entre peur des représailles, fractures communautaires et menaces militaires, la province est au bord de l’embrasement. Les appels à la prudence se multiplient, tandis que la population attend une réponse claire des autorités nationales pour éviter que la région ne sombre dans le chaos.