Par Vincent Carter
Bukavu, 7 août 2025 — Une montée de tension est observée à l’Est de la République démocratique du Congo, notamment dans la région du Sud-Kivu, où des affrontements sporadiques entre les forces armées congolaises (FARDC) et des groupes armés continuent d’alimenter un climat d’instabilité.
Ce jeudi, M23/AFC actif dans la région, communément associé à l’une des rébellions opérant dans le Kivu, a publié une déclaration accusant Kinshasa de “provocations répétées” et avertissant que leur “patience a des limites”. Dans cette communication relayée par des sources locales à Bukavu, les rebelles affirment qu’ils sont prêts à “riposter” en cas d’attaque, tout en affirmant ne pas vouloir être tenus pour responsables d’une rupture du cessez-le-feu.
Un cessez-le-feu fragile
Les autorités congolaises et plusieurs acteurs régionaux avaient soutenu les appels à un cessez-le-feu, notamment dans le cadre des pourparlers de paix de Luanda et de Nairobi. Toutefois, sur le terrain, de nombreux observateurs signalent que le cessez-le-feu est régulièrement violé, parfois de manière difficile à attribuer de manière claire à l’une ou l’autre partie.
Les civils, premières victimes
Les tensions ont des répercussions directes sur les populations locales. Des déplacements massifs de civils ont récemment été signalés dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Kalehe, où les affrontements entre groupes armés rivaux ou contre les FARDC se sont intensifiés. Les ONG humanitaires alertent sur une crise grandissante, marquée par des besoins en nourriture, soins médicaux, et protection.
Appels à la retenue
Le gouvernement congolais n’a pas encore réagi officiellement à la déclaration duM23/AFC. Néanmoins, plusieurs acteurs de la société civile et partenaires internationaux appellent toutes les parties à la retenue, au respect du cessez-le-feu, et à un retour sincère aux négociations.
“La paix dans l’Est de la RDC ne peut venir que par un engagement ferme de toutes les parties à cesser les hostilités et à œuvrer pour une solution politique durable”, a rappelé un diplomate occidental basé à Kinshasa.