Par Vincent Carter

Washington / Kinshasa, 29 juillet 2025 — Une plainte conjointe serait en gestation aux États-Unis, France et Canada, portée par un collectif d’organisations non gouvernementales américaines et congolaises, visant à dénoncer le pillage systématique des ressources du Grand Katanga, dans le sud de la République Démocratique du Congo (RDC). Selon plusieurs sources proches du dossier, les accusations viseraient directement des membres influents de la famille du président Félix Tshisekedi, soupçonnés d’avoir bénéficié de contrats opaques dans le secteur minier.

Des ONG mobilisées contre la corruption transnationale

Parmi les ONG engagées dans cette initiative figureraient des structures spécialisées dans la lutte contre la corruption, les flux financiers illicites et la traçabilité des chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques. Leur objectif : obliger les autorités judiciaires américaines à ouvrir une enquête sur les circuits financiers liés à des opérations minières menées par des proches du pouvoir congolais.

« Il s’agit d’un pillage organisé, facilité par un réseau de sociétés écrans, avec la complicité d’acteurs politiques au plus haut niveau », affirme un représentant d’une ONG américaine, sous couvert d’anonymat.

Le Grand Katanga : une zone stratégique sous tension

La région du Grand Katanga, riche en cuivre, cobalt, lithium et autres minerais critiques, attire depuis des années l’attention des multinationales, des puissances étrangères et des groupes de pression économiques. Cependant, derrière les discours officiels de développement, les ONG dénoncent une exploitation sans retombées locales, marquée par la spoliation des terres, la pollution, et la marginalisation des communautés autochtones.

Selon certaines sources, des documents auraient déjà été transmis au Département de la Justice des États-Unis (DOJ) et au Congrès américain, pointant des transferts financiers suspects vers des comptes à l’étranger, ainsi que des montages contractuels avantageant des sociétés proches de la présidence congolaise.

Une affaire à potentiel explosif

Cette plainte, si elle est officiellement déposée, pourrait avoir des répercussions diplomatiques importantes entre Washington et Kinshasa. Elle intervient dans un contexte où les relations économiques et sécuritaires entre les deux pays se renforcent, notamment autour de la coopération sur les minéraux critiques nécessaires aux technologies vertes.

Du côté congolais, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée. Toutefois, certains observateurs estiment que cette affaire pourrait raviver les tensions politiques internes et alimenter les critiques contre la gouvernance Tshisekedi, déjà fragilisée par des scandales de corruption présumés.


Contexte :
La famille présidentielle congolaise a été à plusieurs reprises accusée par l’opposition et la société civile d’ingérences dans le secteur minier. Jusqu’ici, aucune enquête judiciaire nationale n’a abouti, renforçant le sentiment d’impunité autour des élites au pouvoir.