Par Vincent Carter
Kinshasa, la capitale tentaculaire de la République Démocratique du Congo, est une fois de plus engloutie par des inondations catastrophiques. Plus de 35 morts, des quartiers entiers dévastés, des familles endeuillées, des routes impraticables. Pourtant, ce drame, au lieu d’appeler à un sursaut de responsabilité gouvernementale, se transforme en un véritable spectacle de désinvolture orchestré par le régime Tshisekedi, où l’indifférence semble être la règle et l’action concrète, l’exception.
Ce désastre n’est pas une fatalité climatique. Il est avant tout le résultat d’une incompétence criante à tous les niveaux de l’État. Kinshasa subit chaque saison des pluies les mêmes scènes de désolation, sans qu’aucune solution durable ne soit mise en œuvre. La capitale n’est pas seulement inondée d’eaux boueuses, elle est noyée sous les eaux de la négligence et de l’irresponsabilité politique.
Au sommet de cette débâcle, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, incarne l’inaction gouvernementale dans sa forme la plus caricaturale. Qualifié par ses détracteurs de “gouverneur dormeur”, Bumba est perçu comme spectateur impassible d’un naufrage annoncé. Son silence assourdissant face à la douleur des victimes et son manque total d’initiatives pour anticiper ou gérer les inondations suffisent à exiger sa démission immédiate.
Mais le scandale ne s’arrête pas là. L’ironie cruelle de la situation est incarnée par Judith Suminwa, nommée Première ministre du Congo, non pas pour ses compétences avérées, mais en tant que concubine présumée du chef de l’État, Félix Tshisekedi. Ce népotisme déguisé en stratégie politique illustre l’impunité et la dérive d’un pouvoir de plus en plus familial et clanique. Plutôt que de se pencher sur la détresse des sinistrés, le régime se complaît dans des calculs de pouvoir, distribuant les postes clés comme des récompenses personnelles, au détriment de la compétence et de l’intérêt public.
La gestion calamiteuse de cette crise humanitaire révèle le vrai visage d’un régime plus préoccupé par la consolidation de ses privilèges que par le sort de ses citoyens. Les Kinois, qui bravent quotidiennement les dangers de la précarité urbaine, méritent mieux que des dirigeants absents et des promesses creuses. La moindre décence voudrait que Judith Suminwa et Daniel Bumba présentent leur démission immédiate, reconnaissant ainsi leur incapacité à répondre aux urgences de la nation.
Les Congolais en ont assez de ce théâtre d’ombres, où les acteurs principaux jouent leur partition sans jamais écouter les cris d’alarme qui montent du peuple. Les inondations de Kinshasa sont le symbole éclatant de la faillite d’un système qui a sacrifié l’intérêt général sur l’autel des intérêts privés. Tant que cette réalité perdurera, la capitale restera piégée entre les eaux meurtrières et les mensonges d’État.
Il est temps d’exiger des comptes, de mettre fin à cette mascarade et de réclamer des solutions concrètes pour Kinshasa et pour le Congo tout entier. Le peuple congolais ne peut plus être condamné à mourir noyé dans l’indifférence de ses dirigeants.