Par Vincent Carter
« Félix Tshisekedi, un président qui divise l’Afrique»
« La stratégie risquée de Tshisekedi : de la division régionale à l’appel aux troupes tchadiennes »
Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo (RDC), semble persister dans une stratégie qui alimente les divisions sur le continent africain. Après avoir tenté de jouer la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) contre la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), il se tourne désormais vers l’Afrique du Nord, sollicitant l’envoi de troupes tchadiennes en RDC. Cette approche, perçue comme une volonté de créer un conflit Nord-Sud, suscite des interrogations sur sa capacité à résoudre la crise à l’est du pays. Beaucoup s’interrogent : qui pourra arrêter cet homme, qui semble ignorer que la seule issue viable à ce conflit passe par un dialogue franc et direct, s’attaquant aux causes profondes de la violence ?
Jouer les organisations régionales les unes contre les autres
Depuis le début de son mandat, Félix Tshisekedi a oscillé entre différentes alliances régionales, cherchant à tirer profit des rivalités existantes. Dans un premier temps, il a tenté de s’appuyer sur la SADC, une organisation historiquement proche de la RDC, pour contrer l’influence de l’EAC, perçue comme trop favorable au Rwanda, un pays accusé de soutenir les groupes armés actifs à l’est du Congo. Cette stratégie a exacerbé les tensions entre les deux organisations, créant un climat de méfiance et de division.

Cependant, face à l’échec de cette approche et à l’unification récente de la SADC et de l’EAC autour d’une demande commune de négociations, Tshisekedi semble avoir changé de cap. Plutôt que de saisir cette opportunité pour engager un dialogue constructif, il se tourne maintenant vers l’Afrique du Nord, en appelant le Tchad à envoyer des troupes en RDC.
Une stratégie risquée : vers un conflit Nord-Sud ?
La demande d’intervention militaire tchadienne soulève de sérieuses inquiétudes. En impliquant un pays d’Afrique du Nord dans un conflit situé en Afrique centrale, Tshisekedi risque de transformer une crise régionale en un affrontement plus large, opposant le Nord et le Sud du continent. Cette stratégie, perçue comme une fuite en avant, pourrait non seulement aggraver la situation sécuritaire en RDC, mais aussi fragiliser les relations entre les États africains.
Les observateurs s’interrogent sur les motivations réelles du président congolais. Cherche-t-il à internationaliser le conflit pour gagner du temps ? Ou espère-t-il que l’implication de nouvelles forces militaires lui permettra de consolider son pouvoir ? Quoi qu’il en soit, cette approche semble ignorer les causes profondes de la crise, qui nécessitent des solutions politiques et diplomatiques plutôt que militaires.
Le dialogue, seule issue viable
De nombreux experts et acteurs régionaux s’accordent à dire que la résolution du conflit à l’est de la RDC passe par un dialogue franc et direct, impliquant tous les acteurs concernés. Ce dialogue doit s’attaquer aux racines du problème : la gouvernance locale, la répartition des ressources, la présence de groupes armés étrangers et nationaux, ainsi que les interférences régionales.
Pourtant, Félix Tshisekedi semble réticent à emprunter cette voie. En privilégiant les solutions militaires et les alliances opportunistes, il risque d’envenimer la situation et d’éloigner encore davantage la perspective d’une paix durable.
Qui pourra arrêter Félix Tshisekedi ?
La question se pose : qui pourra convaincre Félix Tshisekedi de changer de cap ? Les organisations régionales, comme la SADC et l’EAC, ont un rôle crucial à jouer en exerçant une pression collective pour le pousser à engager un dialogue inclusif. La communauté internationale, notamment l’Union africaine et les Nations unies, doit également intervenir pour éviter une escalade du conflit.
Enfin, la société civile congolaise et les leaders politiques nationaux ont la responsabilité de rappeler à Tshisekedi que son mandat est de servir le peuple congolais, et non de perpétuer un cycle de violence et de division.
Conclusion : une opportunité manquée ?
Félix Tshisekedi se trouve à un carrefour critique de son mandat. Alors que la SADC et l’EAC lui offrent une opportunité de négocier et de rechercher des solutions durables, il semble préférer une stratégie risquée et divisive. En sollicitant l’intervention du Tchad et en alimentant les tensions régionales, il risque de plonger la RDC et l’Afrique dans une crise encore plus profonde.
Le temps est venu pour Tshisekedi de comprendre que la paix ne se gagnera pas par des alliances opportunistes ou des interventions militaires, mais par un dialogue courageux et inclusif, capable de s’attaquer aux causes profondes du conflit. Sinon, l’histoire retiendra son mandat comme celui d’un président qui aura divisé l’Afrique au lieu de l’unir.
Cet article d’analyse explore les implications des actions de Félix Tshisekedi, tout en soulignant les risques de sa stratégie et en appelant à un changement de cap vers des solutions diplomatiques et inclusives.