Par Vincent Carter

Le vent de la défaite souffle sur la ville de Goma. Une partie de la capitale du Nord-Kivu, autrefois sous le contrôle des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), vient de passer sous la domination des rebelles du M23. Les signes d’une capitulation imminente du régime de Félix Tshisekedi se multiplient alors que les FARDC sont progressivement repoussées hors de la ville, contrainte de se replier vers des zones périphériques.

Une avancée inexorable du M23

À l’heure où ces lignes sont écrites, les éléments du M23 ont fait une entrée triomphale dans Goma. Le passage décisif a eu lieu près de la station-service “Bénédiction”, un point névralgique de la ville, marquant ainsi une étape de plus dans la conquête de la capitale économique du Nord-Kivu par les rebelles. Leurs victoires successives sur les FARDC laissent présager une progression inéluctable vers le centre-ville.

Alors que les combats faisaient rage à la périphérie, une colonne des troupes de Corneille Naanga, commandant du M23, se rapproche des faubourgs. Ces soldats, visiblement mieux organisés et équipés que leurs adversaires, ne rencontrent que peu de résistance de la part des forces congolaises, qui semblent dépassées et désorientées. Les FARDC, affaiblies et mal structurées, se replient sans pouvoir offrir une résistance efficace.

La fin du régime Tshisekedi ?

À ce stade, la question n’est plus de savoir si les M23 vont s’emparer du centre de Goma, mais plutôt quand et à quel coût. Les FARDC, une armée en proie à des difficultés internes et des problèmes logistiques, peinent à stopper l’avancée des rebelles. Plusieurs militaires rapportent des pénuries de munitions, de vivres et une gestion inefficace des ressources, ce qui explique en partie l’incapacité de repousser l’ennemi.

L’effondrement de la résistance dans la ville annonce le déclin du pouvoir de Félix Tshisekedi. Le président, déjà confronté à une opposition intérieure grandissante et à un environnement politique instable, pourrait voir sa fin accélérée si Goma tombe complètement sous le contrôle du M23.

Un avenir incertain pour Goma

Si la ville tombe entre les mains du M23, une nouvelle ère pourrait s’ouvrir pour la région du Nord-Kivu. Les rebelles, forts de leur soutien populaire dans certaines zones de la province, pourraient utiliser cette victoire pour redorer leur image, tout en pesant sur le processus politique du pays. Cependant, la situation reste volatile, et de nombreuses incertitudes planent sur la suite des événements.

Les habitants de Goma, désormais dans l’œil du cyclone, vivent dans une atmosphère de peur et de confusion. La vie quotidienne est paralysée par les affrontements, et beaucoup de citoyens cherchent désespérément à fuir vers des zones considérées comme plus sûres. Mais pour combien de temps encore ?

L’incapacité des FARDC

Cette défaite cuisante pour les FARDC soulève de nombreuses questions sur la capacité de l’armée congolaise à défendre le territoire national. La débandade des forces armées face au M23 révèle une armée mal équipée, démoralisée et en proie à des tensions internes. Les critiques se font de plus en plus fortes quant à la gestion de la sécurité par le régime Tshisekedi, notamment sur l’inefficacité de ses forces armées.

Le temps de la réflexion est peut-être arrivé pour le pouvoir congolais. Alors que la ville de Goma risque de tomber sous le contrôle des rebelles, la fin du régime Tshisekedi semble de plus en plus probable. La question qui reste en suspens est : comment réagira le gouvernement central ? Les prochaines heures seront décisives pour l’avenir de la RDC.